A long time ago ...

L’administration des PTT utilisait les services de standardistes pour mettre en relation deux abonnés. Au passage ces dernières remplissaient une fiche qui permettait d’identifier l’abonné à l’origine de l’appel et, en fonction de la distance des correspondants et de la durée de télécommunication, de renseigner les éléments permettant au service comptable d’établir la facturation.
A la fin des années 40, le nombre d’abonnés augmentant, l’administration des PTT généralisa la mise en fonction d'autocommutateurs utilisant des compteurs électromécaniques (un compteur étant attribué par abonné) pour comptabiliser les unités téléphoniques consommées et ainsi établir la facturation. Le relevé manuel de ces compteurs devenant fastidieux, une commande fut faite à O.P.L. Foca pour la fourniture d’appareils photographiques adaptés à la prise de vues des compteurs évoqués ci-dessus.

Pour répondre au cahier des charges O.P.L. proposa à l’administration des PTT, sur la base d’un PF1 bis, les modifications suivantes :
 

C’est en 1953 que dans les centraux parisiens (de type ROTARY) les premiers Foca PTT furent utilisés.

Les adaptations listées ci-dessus permettaient à un employé n’ayant aucune connaissance de la pratique photographique d’opérer et permettaient aussi d’éviter des erreurs de manipulations en garantissant une certaine homogénéité des enregistrements. Toutes ces caractéristiques permettaient de photographier 25 compteurs à la fois. Des appareils étaient équipés de la synchro-flash pour l’utilisation d’une boite à lumière à lampe Philora à vapeur de mercure et, plus tard, pour l’utilisation d’un flash électronique. L’opérateur commençait chaque séance de prise de vue par la photographie d’un dispositif repérant le central téléphonique et un l’horodatage. Une fois les films développés, ils étaient fournis aux services comptables qui utilisaient un dispositif amplificateur du style de ceux utilisés pour la lecture des microfilms et, sur la base du relevé précédent, établissaient les factures aux abonnés. Un article dans FOCAGRAPHIE donne une utilisation de plus 100 000 vues par an et par appareil.

Les experts conjecturent encore sur le nombre d’appareils Foca ainsi modifiés. Aujourd’hui ces modèles restent relativement peu courants d’autant plus qu’une bonne partie ont dû être jetés par les employés utilisant ce matériel lorsqu’il a été mis au rebut. En effet en l’état ces appareils ne sont pas utilisables à autre chose que la photographie des compteurs des centraux téléphoniques. De plus après de longs et loyaux services ils étaient relativement « fatigués » et n’avaient plus toute la fraîcheur de leur jeunesse.

Lorsque O.P.L. se retira du marché de la construction d’appareils photographiques au milieu de années 60, l’administration des PTT utilisa du matériel d’autres fabricants dont Leica ( à priori des appareils du commerce à titre d’essai), Pentax (K1000)... La généralisation des commutateurs électroniques a rendu inutile la technique de relevé par photographie.

Ce type d’installation et les moyens de relever les index des compteurs n’est pas l’apanage de l’administration des PTT. D’autres réseaux téléphoniques en Allemagne (la BUNDESPOST), au Pays Bas, en Suède, à Monaco, ... ont utilisé des installations similaires et ont fait appel à d’autres fabricants d’appareils photographiques pour les mêmes fonctions. On peut citer Leica (Ic, Ig, MD Post, MDa Post, M4 Post, ), Alpa (11a), Pentax (K1000)...